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Les Burrhins sont-ils des Sarrazins ?

Pascal Coulas, passionné d'histoire locale, pose près de la borne portant le nom de "Boue".

D’après une étude publiée en 1806, les habitants de Boz auraient des origines arabes.

Une tradition ancienne prétends que les habitants de Boz (les Burrhins) descendraient des Sarrasins qui inondèrent la France au huitième siècle et en furent chassés par Charles Martel.
Le terroir de Boz était dans le très haut Moyen Âge inculte, forestier et marécageux, et donc vide d’habitants. Après l’expulsion des Sarrasins des provinces lyonnaises par Charles Martel, on peut imaginer que des bandes fugitives se réfugièrent dans cette zone, ou que des prisonniers de guerre y furent envoyés pour la défricher. Ils y fondèrent un village qu’ils nommèrent Boz, qui signifie « Bois » et se prononce “Boü” ou “Boue”. La borne située sur le terrain communal en témoigne encore.

Thomas Riboud, magistrat et homme politique français, député de l’Ain a défendu cette thèse au début du XIXe siècle.
En 43 pages, présentant la constitution physique, la physionomie, les vêtements et costumes, les mœurs, les chants et les danses et enfin le langage, Thomas Riboud s’efforce de prouver l’origine sarrazine des habitants de Boz et peut-être de quelques localités voisines (Arbigny, Ozan, Sermoyer et Uchizy).
Ces écrits présentent des faits datant d’avant la révolution de 1 789.
D’après l’auteur, les Burrhins sont en général bruns, de taille moyenne, l’œil vif et petit, les cheveux épais. Ils sont nerveux, sanguins et ont de la vivacité et de l’intelligence. Ils portent de longues vestes qui descendent jusqu’aux genoux. Elles sont en général vertes avec un bordé lilas ou vert plus foncé. La coupe, la longueur rappellent le costume long des Orientaux.
Les femmes portent de petits bonnets nommés coeffettas, avec un rang de dentelle autour et par-dessus un chapeau noir, rond à bords relevés.
Les Burrhins sont laborieux, actifs et sont presque tous marchands de bestiaux. Ils sont réputés pour être d’un caractère difficile, impatients. Ils ont longtemps vécu comme une tribu séparée et ne s’alliaient qu’entre eux. Ils étaient presque tous parents.
Leurs maisons présentent des vestiges mauresques. Les cheminées de Boz sont presque toutes en forme de clochers pointus ou « minarets », percées à jour.

Aujourd’hui, toutes ces particularités ont disparu. La thèse de Riboud a été contestée, mais toutes les histoires ont, sans doute, un fond de vérité qu’ils est parfois bon de rappeler.

Sources : Mémoires de l’académie Celtique. Thomas Riboud. 1806
« Histoire des races maudites de la France et de l’Espagne ». 1 847
Revue “Nos ancêtres et nous”.

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