Méfiez-vous de l’attaque des plantes carnivores aux Oignons !
Heureusement, elles ne s’en prennent qu’à de petits insectes : grâce à leurs feuilles recouvertes de colle-glue, les droseras piègent les moustiques et autres petites bêtes qui viennent voler un peu trop près de la plante.
Les droseras sont aussi accompagnées par le lycopode. C’est une fougère primitive qui existait déjà à l’époque des dinosaures. De fougère, elle n’a que le nom, puisqu’elle ressemble beaucoup plus à une mousse !
Droseras et lycopodes sont parmi les plantes les plus rares et les plus précieuses de la lande des Oignons. Elles sont minuscules (4 cm de haut au maximum) et il est bien difficile de les apercevoir sans être guidé par un spécialiste.
Ces deux plantes reflètent toute l’originalité des Oignons : la présence d’une lande tourbeuse à 200 m d’altitude, alors qu’habituellement on ne les rencontre qu’à une altitude plus élevée, dans des zones froides et très humides.
C’est pour cette raison que le CREN (Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels), il y a 15 années, a décidé de s’y intéresser. Depuis, la lande des Oignons est même reconnue comme originale à l’échelle de l’Europe, et fait partie d’un réseau européen d’espaces naturels qui a pour objectif de préserver la diversité des espèces au sein de l’Union européenne.
Pour ce faire, la Commune, propriétaire du terrain et volontaire dans cette démarche, en a confié la gestion au CREN, qui travaille avec tous les usagers du site.
Pour préserver ce patrimoine et éviter qu’il ne soit envahi par les bouleaux, les pins et d’autres arbustes, il faut faire tous les ans des travaux de broyage et débroussaillage. Cette année, c’est une classe de BEP de la Maison Familiale et Rurale de la Petite Gonthière (basée à Anse) qui est intervenue au mois d’octobre dans le cadre de chantiers-écoles organisés pour former les élèves.
Un autre gros chantier (une étude cette fois) a été mis en route en 2008. C’est de comprendre d’où vient l’eau qui alimente la lande. En effet, la lande ne vit que parce qu’elle est très humide. Or, depuis quelques années, un assèchement a été constaté et les droseras et lycopodes sont beaucoup moins abondants que par le passé.
Un stagiaire a travaillé pendant plusieurs mois sur cette question : il a ausculté le secteur sous toutes les coutures. Et des personnes de la commune lui ont donné un sérieux coup de main : des piézomètres (tubes plantés dans le sol pour mesurer la hauteur de la nappe phréatique) ont été placés à plusieurs endroits du site. Ils ont été mesurés régulièrement et le sont toujours par des burhins. Un grand merci à eux !
Ce travail a déjà permis de mieux comprendre comment çà fonctionne :
– le caractère humide des Oignons est surtout lié à la nappe (quand celle-ci est haute, elle inonde le site. Par contre, quand elle est basse, il s’assèche),
– les fossés n’apportent que peu d’eau (vu les pentes qui sont quasiment nulles),
– la nappe n’est pas très profonde, et donc, la moindre baisse a des conséquences sur les Oignons.
Ce travail va se poursuivre en 2009, pour notamment comprendre pourquoi la nappe est plus basse depuis quelques années.
Participez à la préservation de ce patrimoine en ayant un comportement respectueux sur le site et à proximité.